Si seulement tu savais à quel point tu me manques depuis ton départ. J’ai l’impression d’avoir perdu une partie de moi... L’une des meilleures parties de mon être. Tu m’as abandonné sans même te demander ce que ça pouvait me faire… Enfin, nous faire. Je souffre de ton absence, atrocement. Je me rappelle encore de tous les bons moments passés avec toi quand j’étais gamin. Si j’avais su que tu allais nous quitter de cette manière, je serais parti avec vous il y a dix ans, au Japon, je n’aurais pas fait cette putain de crise pour aller vivre chez tata. Oh, si seulement j’avais su, bien des choses auraient été différentes… Tu me manquais déjà à cette époque ; être séparé de l’être le plus cher à nos yeux est la pire des punitions que l’on puisse avoir ; alors imagine ce que je vis. Je me demande pourquoi, avant le retour de papa et Zayn, je t’avais encore vue si rayonnante, un magnifique sourire aux lèvres, comme si de rien n’était… Mais j’en suis certain, tu savais tout ce qui se passait et tu ne voulais rien me dire ; peut-être pour ne pas m’inquiéter, mais j’aurais très largement préféré ça… J’aurais pu chercher à te voir, voire même à partir vivre avec toi, quitte à devoir mettre un terme à mes études de médecine plus tôt que prévu. Ca fait un peu plus d’un an que je vis sans aucune nouvelles de toi, et j’ai commencé à sombrer, un aller direct vers l’enfer… Maman, je t’en supplie, reviens-moi… Si tu savais à quel point je t’aime…

Si tu savais comme j’ai eu peur, ce jour-là. J’ai cru que c’était la fin, que je rendais mon dernier souffle. J’ai eu du mal à comprendre ce qui m’arrivait en réalité ; la seule chose que je sais, c’est que j’ai été touché. Foudroyé lors de cette monstrueuse tempête... Je me demande encore pourquoi j’avais été incapable de rester posé à la maison, à l’abri ; pourquoi je m’étais senti obligé de partir à la recherche de ma cousine, alors que je savais pertinemment qu’elle était au centre commercial dans le pire des cas, mais sans doute plutôt chez l’une de ses amies. Très sincèrement, je m’en veux ; mon inquiétude a failli me perdre. J’avais constamment l’envie de te parler de mon expérience, du don qui en était ressorti en moi, mais je devais garder ça pour moi, je l’ai vite compris… Mais… je suppose que tu avais bien compris que je n’allais pas aussi bien que je voulais le faire croire, que quelque chose avait changé en moi ; et au final, aujourd’hui, je me dis que j’aurais malgré tout dû t’avouer mes tracas… Oh, maman, j’en garde des séquelles… Et je ne peux en parler à personne, surtout pas à cette espèce de salope pour laquelle papa t’a laissée… Cinq ans de moins que moi, cette môme est pire qu’une faucheuse, ce n’est qu’une croqueuse de diamants… Je le sais. Je sais qu’elle n’est là que pour l’argent de papa…