« on ferme les yeux des morts avec douceur ; c'est aussi avec douceur qu'il faut ouvrir les yeux des vivants. »

le monde dans lequel nous vivons est hostile, impitoyable, cruel. pour pouvoir y survivre, nous pauvres bêtes, pauvres humanoïdes sauvages, il nous faut savoir mordre, déchiqueter, ravager telles des bombes nucléaires à retardement. car oui, cette nature humaine et environnementale qui nous entoure n'a aucune pitié. elle n'hésitera jamais à nous tirer une balle dans le dos, nous dépouiller de tous nos biens. réfléchissez-y. si l'on vous donnez la capacité d'amasser des biens, de créer petit à petit une puissance colossale et indomptable , ne seriez-vous pas l'homme le plus heureux de l'univers ? mais, modifions un peu la mise. si vous aviez en effet la possibilité d'obtenir tous ces privilèges.. au bon contrepartie du malheur d'un autre, seriez-vous toujours tenté de tendre les bras vers ce monde laqué d'or et d'ivoire ? évidemment. qui cracherait sur l'opportunité de montrer à tout le monde sa supériorité ? personne. et cette impulsivité, ce désir si massif de réussir mieux que n'importe qui ne résultent que d'un seul sentiment commun à tous : la soif de domination. notre environnement est hostile, seulement, les bêtes que nous sommes... doivent s'adapter.

il n'y a pas de place pour les faibles dans ce monde de tortionnaires. si lorsque vous étiez enfant, on vous pointer du doigt tous ces dessins-animés où bien naïvement le bien l'emportait sur le mal, il faut savoir que ces caricatures n'ont étaient et ne sont toujours que de pures foutaises. préserver l'enfance, créer des machines à bisounours pour minimiser les guerres, trouvez vous même une explication philosophique sur cette méthode mais, soyons réalistes quelques secondes, qui a déjà vu un bon petit samaritain gagner contre un gros bulldozer ? personne. on sait tous que le mal est bien assez puissant pour tout ravager et c'est ce qui hante chaque centimètre carré de notre bonne vieille planète. des ogres maléfiques, des démons assoiffés d'argent, de pouvoir, des meurtriers en quette de vengeance. ce n'est pas anodin. pour survivre sur ce jeu d’échec, il faut se donner les moyens d'effectuer un échec et mat.

et lorsque vous n'êtes qu'un gentillet, qu'un bienfaiteur de la paix, il vous faut savoir maitriser habillement et intelligemment l'art de la ruse. sans quoi, le game over s'affichera et ne vous attendez pas à retourner à votre point de sauvegarde, car ça n'existe pas. nous n'avons qu'une seule chance et la louper sous manque de vigilance et d'attention est la pire faute qu'un joueur puisse faire. demandez à ces geeks leurs ressentiments lorsque leur personnage tombe dans un trou parc qu’en réalité ils n'étaient que trop flemmards pour changer l'angle de vue de la caméra. vous verrez ce que ça fait de devoir tout recommencer depuis le début. si encore vous avez la chance de pouvoir tout recommencer. nous ne l'avons pas tous malheureusement.

lorsque vous êtes un méchant de type molosse au cœur de pierre, la partie ne devrait pas être trop difficile pour vous. c'est vrai, déjà jeune vous vous êtes formé pour devenir une puissance, un adversaire redoutable qu'on craint et qu'on ne souhaite qu'éviter. c'est cette soif de pouvoir, de domination qui gouverne vos émotions et fait de vous une vraie menace. parce que vous avez tout l'atout nécessaire pour créer votre propre empire. une forte tête, de la détermination, aucune pitié, mais surtout aucun regret. vous savez parfaitement que pour survivre et avancer dans ce monde de brutes il faut savoir prendre sans redonner. savoir piétiner et détruire sans aucune trace de remord. car le remord mène à la faiblesse et la faiblesse mène à la perte. et personne ne veut de cette perte. personne ne veut être humilié, et devoir souffrir pour n'avoir été que passif pendant quelques secondes. ce sont les lois de notre magnifique planète. tuer ou être tué. faire subir ou subir. c'est une simple question de décision. bien que derrière tout cela, celui qui préfère prendre plutôt que de blesser autrui n'est dominé que part une bonne dose de masochisme. soyons d'accord.

jaelin, lui, n'est pas cette future puissance que vous vous ferez la joie de détrôner. non. il fait partie de ces gentils qui, rêvent encore d'une évolution intellectuelle de la part de l'humanité. il attend encore ce jour où personne n'utilisera la violence pour arriver à des fins personnelles ou politiques. car si dans notre bien joli monde on aime faire mumuse avec la touche envoyé, il faut bien s'imaginer qu'un jour où l'autre tout finira par ressembler à gta hein. bientôt n'importe quel passant pourra piquer une bagnole de flic comme un bosse et se taper des gonzesses dans la rue sans que ça ne dérange personne. c'est déjà à se demander si notre ère gtatique n'est pas déjà lancée. peut être cela vous est égal, mais jaelin ne peut pas supporter toutes ces absurdités. peut être est-t-il trop évolué pour sa génération. qui sait. pourtant, il y est bien ancré et doit se farcir toute cette merde sur ses tartines tous les jours. il a bien du courage et c'est même surprenant encore qu'il n'ai jamais pensé au suicide. remarque, cette méthode ne sert à rien mis à part accentuer d'avantage l'acte de violence. mais il espère. espère qu'un jour, l'homme oubliera cette nature sauvage pour entrer dans un âge plus doux et censé de l'humanité. il peut continuer de rêver, on ne va pas l'en empêcher mais, qui a déjà réussi à vaincre sa propre nature ?

hiver 1989. dans le calme de la nuit claire, les gens, bien au chaud dans leurs maisons, se préparent avec allégresse à fêter la fin d’une autre année. seul le bruit de pas précipités vint troubler le silence nocturne. dans une ruelle à peine éclairée par la lueur diffuse des lampadaires, une jeune femme cours. elle est belle et ne doit pas encore avoir trente ans. le souffle court, elle jette des coups d’œil furtifs et anxieux derrière elle. elle est poursuivie. elle le sait. tout comme elle sait qu’elle n’échappera pas à ses poursuivants. ce n’est pas son but. elle laisse son regard se poser tendrement sur le petit paquet bien enveloppé dans de chaudes couvertures, et le resserre un peu plus contre elle et continue sa course. bientôt, elle arriva devant une vaste bâtisse. un orphelinat. elle déposa un baiser sur le front de l’enfant endormi entre ses bras, avant de le déposer à terre, sur le pas de la lourde porte d’entrée. elle glissa une lettre et un médaillon entre les couvertures et se recula de quelques pas avant de fermer les yeux en une prière silencieuse. puis, elle tourna les talons et repris sa course, s’engouffrant dans les ténèbres de la nuit qui la happèrent…

« somewhere in the distance the hounds were howling out a mournful song. »

la lune ronde et pâle restera à jamais seule témoin de ce qui ce passa cette nuit-là. la seule à voir et à entendre le dernier cri poussé avant le silence pesant et le bruit étouffé d’un corps qui s’effondre, sans vie. et le lendemain, alors que l’aube poindra, comme chaque matin, quelqu'un viendra ouvrir la large porte de l'orphelinat et découvrira sur son pas l’enfant endormi pour quelques instants encore et qui ignore encore tout du monde et de la cruauté des hommes…

c’est presque terrifiant comment les choses peuvent changer en un si bref moment. quelque fois il suffit d’une seconde, d’une pensé, d’un mouvement aussi simple que de tomber ou d’un choix. à chaque seconde des portes s’ouvrent, nous donnant le choix de ce que notre destiné, notre vie. il m’aurait suffit de trébucher pour ainsi éviter de croiser la bête. il m’aurait suffit de choisir un autre endroit, un autre moment et tout aurait été différent. je m’appelle bang jae lin et je n’ai pas eu de chance, j’ai pris la mauvaise porte. j'ai vingt-trois ans et pourtant il me semble que cette vie n’est pas la mienne. parce que quelqu’un d’autre a choisis à ma place, m’as ouvert une porte qui ne mène nulle part.

lorsque je parle d’une porte ouverte sans mon consentement, je parle d’un choix parental jusqu’à maintenant inconnu à mon égard. elle est pourtant très importante dans mon cheminement et bien que je fusse le plus protéger des petits garçons, je crois sincèrement que ce choix m’aurait appartenu. j'ai été adopté à l'âge de quatre ans par un couple de personnes assez âgées sans vraiment réaliser à cette époque-là qu'ils n'étaient pas mes vrais parents. décider de qui on aimera n’est pas un choix pour notre propre personne, alors quand elle est imposée … c’est une toute autre histoire. oh bien entendu il y a un temps les choses fonctionnaient ainsi, on promettait la main de sa fille à un riche ou des conneries dans le genre. ma vie est reliée à celle d’un autre garçon … qui devait en l’occurrence être une petite fille. moon hee jun de son nom, une famille respectable et riche comme dans les rêves les plus fifous. dans le cas présent, c’était ma mère et sa meilleure amie qui en avaient décidé ainsi. leurs enfants partageraient une liaison aussi forte que la leurs et ils seraient heureux. meilleurs amis pour la vie, c’est mignon n’est-ce pas ? deux cœurs qui battent à l’unisson, deux âmes si différentes qu’elles ne peuvent faire autrement qu’être en harmonie lorsqu’elles sont réunies. deux personnes qui ne peuvent vivre l’une sans l’autre. pas seulement spirituellement … dans ce cas ci nous parlons littéralement. s'il meurt … alors je meurs à mon tour. s’il ne va pas bien, alors je ne vais pas bien non plus. une complexe relation qui entre autre m’est totalement inconnue. non, ma mère s’est bien gardée de me faire part de ce pacte. croyez-vous vraiment que vous sauriez garder le sourire si un jour vous appreniez que tout ce que vous avez jusqu’à maintenant ressentit envers une personne était faux? en sommes, c’est presque le cas. du moins, heejun – oui, il est le seul à savoir – le perçut ainsi. bien entendu, nôtre bien être est en quelque sorte dut à une sorte de fusion. seulement ce n’est pas parce que nous étions liés par ce sort que c’était ce qui nous faisait ressentir vis-à-vis l’autre. nous avons toujours été un sacré duo. pas un pour aider à la connerie de l’autre, de vrai petit garnements. si l’un était dans de beaux draps alors l’autre venait l’aider, quitte à couler avec lui. les choses ont simplement toujours été ainsi. jusqu’au jour où heejun dut partir subitement pour l'europe. c’est à partir de cet instant que les mauvais jours ont débuté. il me fit la promesse de revenir rapidement. dehors sous la pluie, le dernier souvenir que j’ai de lui reste sombre et confus. je n’ai rien compris de ce qui arrivait. en sommes, mon meilleur ami, avec qui j’avais partagé plus de temps que ma propre mère partait sur le champ. ce fut tellement rapide que je n’ai absolument rien capté. partir ? où ? pourquoi ? je lui ai offert mon dernier plus grand sourire. de toute façon, il allait revenir, il l’avait promis. et jamais il n’avait fait de promesse sans qu’il ne la tienne jusqu’au bout. il avait beaucoup de défaut certes … mais pas avec moi. c'était différent.

les jours ont passé, les mois … et ensuite les années. sans n’avoir aucune petite nouvelle. pas une lettre pour notre anniversaire ou encore même pour simplement donner un bref signe de vie. imaginez maintenant … que votre âme se divise en deux. imaginez, ne vivre qu’avec la moitié de votre être. les choses se sont rapidement dégradées. je me disais que c’était simplement la perte d’un être cher qui me rendait aussi étrange. mais plus le temps passait, plus je perdais l’appétit, l’énergie, le sommeil, la santé et la tête. la distance était trop importante pour que nos deux corps puissent le supporter.

encore aujourd'hui, j'ai trouvé de nouveaux appuis, de nouveaux soutiens. je suis toujours resté cet enfant amoureux des valeurs humaines et j'attends encore après mon meilleur ami, cependant, j'ai entre autre réussi à couvrir cet odieux manque dans mon cœur... lorsque j'ai découvert que j'avais un jumeau. bang su oh se nomme-t-il. un enfant à la belle et digne éducation. je ne peux pas dire que lui et moi sommes liés par des étroits liens mais, je sens quand même au fond de moi mon sang bouillir à chaque fois que je suis en sa présence. peut être qu'au final, heejun n'était qu'un brillant soutient offert à ma destiné. peut être son but était d'être à mes côtés jusqu'à ce que je sois en âge de tracer ma propre route et de créer mes liens. je me demande si, l'avoir perdu ne m'a pas poussé à voir plus loin et cherché inconsciemment ce vide qui se créait en moi. oui je me le demande, en attendant, je reste bien fier de ma petite routine habituelle. je ne sais pas ce que c'est que d'avoir la vie dure, tout ce que j'ai connu c'est cet orage diabolique qui m'ait tombé dessus lorsque j'étais dehors sous la pluie en train de me poser des questions sur le départ d'heejun. ça a d'ailleurs chamboulé un peu mon quotidien puisque j'ai obtenu un pouvoir suite à ça mais... je ne sais toujours pas ce que cela signifie concrètement. je peux geler le temps, l'avancer ou le reculer et honnêtement, aujourd'hui je n'échangerais pas. bien que ce soit un pouvoir éprouvant et physique. hormis cet évènement, je n'ai rien connu de tragique. je travaille, j'ai de l'argent, beaucoup d'amis, et j'ai trouvé un jumeau. que demander de plus ? ah oui, j'ai rendu enceinte cette collègue que je fréquente tous les jours à mon bureau... qu'elle erreur. cette meena. ce n'est pas que je ne l'aime pas c'est que... j'ai vraiment du mal avec ces ventres ronds. ces histoires de " y a un truc qui bouge dedans. " ewww no. je ne supporte pas ça et ça n'aide pas plus mon côté homosexuel refoulé.. bref, je m'égare. cependant, ça me désole toujours énormément quand je regarde ce que suoh a vécu lui. un clavaire. j'aurai dû être là et partager ce calvaire avec lui. c'est ça un vrai lien de jumeau, pourtant non, je n'étais pas là. on nous a cruellement séparé à la naissance et je vous laisse imaginer ma réaction quand mes parents n'ont rien voulu dire à ce propos. non, je n'ai reçu aucune information. et je n'en ai toujours aucune puisque suite à cette découverte, mes parents ne m'ont plus jamais donné de nouvelles. encore une fois. je soutiendrais toujours ce nouvel ami, frère de sang, même s'il est un peu tard. parce que si je peux encore réanimer un peu de chaleur dans son cœur meurtri, alors je m'y efforcerai.

« all i ever wanted, all i ever needed, is here in my arms. words are very unnecessary, they can only do harm. vows are spoken, to be broken. feelings are intense; words are trivial. pleasures remain so does the pain. words are meaningless and forgettable. »