Venu second dans le monde, il se considère comme tel, c’est un complexe que Sei Wong n’a jamais réussi à vaincre. C’est un complexe qui le pourchasse, même s’il s’efforce toujours de le contenir au plus profond de lui-même. Solitaire de choix, il ne fait pas grand chose pour améliorer sa situation. Il ne voit pas l’intérêt de le faire, puisque de toute façon sa vie éternelle le force à rester dans un monde de solitude. Évidemment il a eu sa passe comme quoi être un vampire était la meilleure chose sur Terre, qu’il pourrait faire tout ce qu’il voulait puisqu’il en avait le temps. Ce n’est plus le cas, bien au contraire, cette idée de vivre éternellement ne lui semble plus si dorée. Il n’y renoncerait pas pour autant. Puis d’un autre côté, qui d’autre pourrait se vanter d’être un idole à quarante ans. Oui bon, Sei Wong semble parfois faux et superficiel. C’est peut-être le cas considérant dans une certaine mesure. Il ne se préoccupe que très rarement des gens, il déteste pratiquement tout le monde par principe. Même son frère, surtout son frère. Sa relation avec ce dernier est particulière. Il ferait n’importe quoi pour lui, c’est une évidence même, bien qu’il ne le dit pas - une autre évidence en soit, il ne se voit même pas traverser l’éternité qui l’attend sans sa seconde partie. Jung Wan a beau être un constant rappel qu’il ne que le second. Ce qui ne change rien à la situation, leur relation est particulière, mais ô combien forte. Ils ne se retiennent jamais l’un envers l’autre, parfois au point de le regretter. Si Sei Wong l’aime plus que n’importe qui d’autre, il le déteste tout autant qu’il déteste le reste du monde.

Autant pour sa famille que pour sa propre histoire, il ne se montre que très peu intéressé. Peut-être à cause de son jumeau, peut-être à cause de son immortalité, rien ne vaut la peine d’être raconté par lui. Il reste tout particulièrement distant à l’égard de sa vie. Il est né en 1972, dans une société qui ne l’intéressait guère plus que le reste de son existence. Adolescent, il se plaisait toujours à fanfaronner. Que ce soit pour des notes parce qu’il réussissait bien en cours ou parce qu’il était bien populaire, rien ne semblait l’atteindre, personne n’était capable de passer outre son côté grognon et distant. Après tout, s’il semble froid et détaché, le jeune homme est en fait quelqu’un d’adorable, à la différence qu’il faut passer outre un espèce d’obstacle, entre son apparence et ce qu’il est véritablement. S’il y a quelques rares élus, on peut tout de même voir son comportement ressortir lorsqu’il s’inquiète pour quelqu’un.

Évidemment, c’est quelque chose qui désespère son manager. Oui parce que monsieur est un idole. C’était un véritable coup de tête, mais une énième raison de se sentir inférieur à son ainé. Pourquoi ? Simplement parce que lui, il fait quelque chose digne d’être mentionné. Il ne divertit pas des foules. Ce n’est pas une raison pour ne pas apprécier le métier qu’il a lui-même choisi, mais il ne faut pas s’attendre à ce qu’il en dise davantage de bien que le fait d’être biologiste. Être dans le show-business lui plait, même en détestant les foules, mais ce n’est rien de phénoménal. Pas qu’il ne l’admettra devant qui que ce soit. Non, il lui reste encore à s’habituer complètement aux autres membres du groupes, qu’il tient à distance pour ne pas qu’on réalise quoi que ce soit à son égard.