this is my obsession.

L’heure. Il ne cessait de fixer l’heure. Il savait parfaitement qu’il avait un examen le lendemain matin. Ce n’est pas vraiment ce qui l’empêchait de s’endormir. Par plusieurs fois, il s’était relevé pour aller jeter un coup d’œil par la fenêtre, retournant se coucher par la suite, tout ça pour mieux fixer le plafond de la chambre de son appartement un peu trop petit, mais si confortable. Il remontait la couverture sous son menton, la laissait redescendre jusqu’à sa taille pour la rabattre complètement par-dessus sa tête, soupirant d’exaspération. Ce manège durait depuis quelques jours. Enfin. Depuis quelques mois, pour être plus précis. Ce n’était pas de l’insomnie à proprement parler. En temps normal, le jeune coréen arrivait parfaitement à s’endormir, et ce sans problème – et, surtout, pratiquement n’importe où. Sauf lorsqu’il était stressé. Et non, l’examen n’était pas la cause de son stress. Il connaissait très bien sa matière pour l’avoir étudier un peu trop longtemps, sacrifiant sa seule journée de congé pour se bourrer le crâne de concepts qu’il oublierait dès que son pied aurait franchit la porte. Non, en fait, il s’inquiétait. Comme si l’instinct maternel avait été réveillé en lui. Dès que son jeune ami quittait son appartement, il se faisait du souci. Il ne savait pas s’il allait revenir, ne savait surtout pas quand il allait débarquer. C’était déjà assez difficile de gérer un appartement trop cher tout seul, si le plus jeune devait squatter plus souvent, qu’il le mette au moins au courant à l’avance.

L’air froid de la chambre à couchée vint mordre contre ses cuisses nues, un grand frisson lui arrachant un geignement tandis qu’il posait ses pieds au sol, se relevant pour aller faire une ronde dans la cuisine. Il savait que ses yeux étaient enflés, qu’il n’avait pas bonne mine, mais il ne voulait pas s’endormir avant d’être certain que le plus jeune rentrerait – ou non. Et si c’était le cas contraire, c’est-à-dire s’il ne rentrait pas, il se ferait un plaisir de le bouder royalement à leur prochaine rencontre. Il Dae n’était pas un colocataire. Yong Shik lui avait offert un logis alors que le plus jeune n’en avait pas. Depuis ce jour, il allait et venait. Pourtant, Yong Shik avait pris pour acquis sa présence. Il avait pris pour acquis le bien-être que lui conférait le plus jeune, même si, franchement, il pouvait le faire chier au plus haut point. Le brun s’étira lentement, replace l’unique haut qui lui servait de vêtement, ouvrant le frigo pour sortir un verre de lait ainsi qu’un truc à grignoter. Il alla ensuite s’installer sur le canapé, les jambes ramenées contre son torse, la tête posée contre ses genoux. Il avait déposé son butin sur la table basse, le fixant sans même y toucher. Peut-être était-il seulement idiot de se dire que le plus jeune reviendrait le voir lui. Il devait avoir d’autres amis, une autre place où loger. Il venait ici seulement pour se la couler douce.

En quelques minutes, il s’était endormi, absorbé par ses pensées. Il n’avait pas vu l’heure, n’avait surtout pas touché à son goûter. La seule chose qu’il entendit, c’est la porte qui venait de s’ouvrir. Le parquet qui craquait légèrement sous les pieds du plus grand. Il remarqua la veste qui quitta ses épaules, l’effort qu’il semblait faire pour éviter le moindre bruit. « Tu reviens tard. » Un faible murmure, la tête encore posée contre ses genoux. Il n’avait pas bougé, se contentant de le fixer de ses yeux endormis, tout de même soulagé de le voir rentré. Ce garçon allait le tuer de plusieurs façons.