« Dame Ilyiah, vous devriez vous montrer reconnaissante. Vos chers parents ont tellement attendu que cela se produise… Il reste peu de temps. » Elle soupirait longuement, hochant la tête pour donner raison à sa gouvernante. Depuis sa naissance, la jeune louve n’avait jamais comprit pourquoi elle devait épouser ce garçon. Bien sûr qu’elle l’appréciait beaucoup, mais elle n’aimait pas que ses parents puissent décider de tout pour elle. Ilhan était un homme très attentionné, un peu trop parfois. Il était très jaloux, mais de toute façon, elle pensait qu’il n’avait rien à craindre puisqu’elle est promise à un alpha de meute… Ses parents ont consacré leur vie, même ses grands-parents et tout ses ancêtres. Ils ont contribués à monter dans les échelons de la meute pour pouvoir enfin proposer une génération de louves nobles pour pouvoir convenir à le chef et ainsi devenir privilégiés dans la meute… Celle d’Ilyiah était une très ancienne meute aux origines anciennes australiennes, les alphas qui se succédèrent étaient aussi nobles que des princes. Quant à la jeune fille avait deux autres sœurs, une plus âgée et une plus jeune, mais c’était elle qu’avait choisi le destin : c’était d’elle que le dernier Alpha de sa génération s’était imprégné. Elle avait accepté son destin.

Elle ne pouvait pas se douter une seule seconde de ce qu’il allait lui arriver. La cérémonie de mariage, celle qui devait la sceller officiellement et définitivement à ce jeune Alpha devait se dérouler à sa majorité, et c’est une nuit avant cette dite majorité qu’il lui arrivait malheur. L’équivalant d’un coup d’état. En effet, des gens étaient contre la famille de l’Alpha depuis quelques temps et tout était devenu tendu dans la meute. Et c’était la jolie Ilyiah qui allait payer pour tous le monde. « Ne rentre pas tard, Ilyiah. » Sans le savoir, elle souriait pour la dernière fois à son père, un très vieux loup d’au moins deux siècles, il était très respecté. Il faisait d’ailleurs forte impression, il paraissait très sévère, et il jurait toujours sur la bonne éducation de ses filles mais quand on savait qu’il avait un péché mignon pour les makis aux fraises, on savait très vite comment le faire changer d’avis et le faire céder. C’était un peu comme ça qu’elle avait réussit à obtenir le droit de sortie avec des amies de son école. Elle ne c’était pas doutée une seule seconde que c’était ses propres camarades de classe qui l’enfoncerait amèrement.

… Lorsque la soirée commençait, elle devait bien sentir cette tension étrange, comme si ses amies étaient au courant de quelque chose entre elle et qu’elles ne souhaitaient pas le partager avec Ilyiah. Elle se disait bêtement qu’elle se faisaient adorables, qu’elles lui préparait une surprise pour son mariage avec le beau Ilhan… Là était sa terrible erreur. Elles refusèrent de rentrer avec elle, l’une prétextant attendre quelqu’un, la seconde que son petit ami la rejoindrait très bientôt et la dernière… Eh bien, faisait semblant de s’être endormie. Sûre d’elle, la jolie louve aux cheveux longs s’était empressée de rentrer chez elle, seule et à pied. Elle n’habitait pas très loin, mais là, à quelques ruelles de chez elle, on lui tendit une embuscade. C’était des fils et filles de la meute, ils la kidnappèrent et l’affaiblirent grâce à de l’argent. Elle a toujours des cicatrices aujourd’hui. « Elle a disparu depuis si longtemps… Je crois que la pauvre n’a pas survécu. » C’est ça, ouais. Le pire c’est qu’avec le temps, tout le monde y avait cru.

La pauvre demoiselle fut laissée pour morte dans un jardin, tout près de la capitale coréenne. Assez loin de chez elle pour que personne ne sache où elle se trouve. Elle était devenue amnésique, elle ne se souvenait même plus de son nom ou de ce qu’elle était : la famille d’humains l’on sauvée et l’on finalement plus ou moins adoptée… Cela fait maintenant plus de trois ans qu’elle avait disparu, non : qu’elle était considérée comme assassinée. Plus de trois ans qu’elle est devenue quelqu’un qu’elle n’aurait jamais la chance d’être auparavant, quelqu’un qui ne peut illusoirement croire qu’il peut mourir et vieillir… Quelqu’un qui n’a plus le lourd fardeau d’être enchaînée à un rôle qu’on ne désirait pas forcément. La chance de vivre aussi simplement ne se rate pas, n’est-ce pas ? Qui laisserais bien passer quelque chose comme ça ? Personne. Mais s’éloigner aussi lâchement des siens, ceux qui vous ressemble, vos semblables, votre race… Est-ce bien ? Ce n’était pas non plus volontaire, c’était eux, son sang, sa chaire, qui l’avait reniée. Elle n’y avait plus vraiment sa place, non ?

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Et quelle n’était pas merveilleuse cette vie fabuleuse qui lui fût offerte ? Elle allait alors à l’école : le lycée tout d’abord. Elle y fit des rencontre fabuleuses, même si au départ, s’adapter fût compliquer pour la jeune femme qui ne se souvenait pas même de son passé. Elle disait s’appeler Ilyiah, elle avait d’ailleurs repris le nom de famille de ceux qui l’ont recueillie. Elle leurs fait confiance après tout, ils sont comme ses parents. Parents qu’elle a oublié. Ceux là lui ont tout donné, la liberté mais la protection d’un foyer, ils lui ont rendu confiance en elle, en la vie. Ils l’ont logé, ils l’on nourrie. Mieux encore : ils l’ont aimée, ils sont là pour elle quand elle en a besoin, et même parfois, elle a le plaisir de les trouver étouffant. Ils lui donnent de la chaleur, un cocon familial agréable et sans bonne manière. Elle pouvait faire ce qu’elle souhaitait, on ne la jugeait pas parce que mademoiselle était une dame noble : elle faisait ce qu’elle voulait. C’était ça, la liberté.

« Oppa ~ Tu sais quoi ? Je crois que je t’aime. » Elle parlait de ce garçon avec lequel elle s’était beaucoup rapproché durant de longs mois. Elle était dans sa classe depuis le début de sa scolarité, toujours dans la même classe. Cela fait maintenant deux ans qu’ils se connaissaient, ils formaient un duo inséparable dans une petite bande d’amis. Tout le petit groupe savait que ces deux-là se cherchaient, ils savaient tous. Alors ce qui devait arriver arriva : elle était amoureuse de ce Jung Wan et par grande chance, ce fût "réciproque". Pour en revenir à aujourd’hui ? Ils sont toujours ensemble, bien sûr. Ils forment ces couples si parfait, comme ils semble l'être, ils s’entendent sur tout les points et il est très rare d’avoir des hauts et des bas entre eux. Elle lui achète des choses mignonnes, il prend soin d’elle, ils passent leurs vies au téléphone dès qu’ils ne se voient pas cinq minutes, ils font des sorties tout les week-ends. Bref : l’amour avec un grand A, la vie en rose. Il ne serait pas de trop de dire qu’elle s’imaginait déjà plus tard, vivre avec lui après un magnifique mariage, élever les enfants de son homme, alors qu’il rentrerait du travail, qu’il l’aiderait à faire à manger après lui avoir offert des roses… C’était tout à fait eux, vous voyez le genre ? Jung Wan était le seul qui pouvait la rendre si fleur bleue, décidément. Enfin, c'est sa façon à elle de voir les choses.

Une vie amoureuse et une vie familiale idéale. Que manquait-il au tableau ? La vie du travail. Il n’y avait pas non plus à s’en faire pour ça, elle avait tenté une école de comédie après avoir obtenu son diplôme en arts & littérature, mais un vieil ami de son "père humain" l’a remarqué avant. Elle avait alors commencé dans un grand théâtre de la capitale. Puis elle fût remarquée par un producteur, quelques mois plus tard : elle avait véritablement un don pour la comédie, quoi qu’on puisse en dire. Elle obtient son premier contrat il y a de cela quelques mois : un bon rôle dans une sitcom coréenne. Pour le moment, la série marche plutôt bien et elle commence à peine à se faire un petit nom, elle ne rêve pas vraiment de devenir une Angelina Jolie version coréenne, mais plutôt d’au moins pouvoir vivre de son métier.

Trois ans, dont un à vivre le bonheur parfait. Le tableau risque d’être tâché très prochainement… Et si cet Alpha revenait, comme par magie du jour au lendemain ? Et si elle se rappelait de tout ce qu’elle a vécu… Y survivrait-elle ? Et si elle apprenait que son petit ami était un gros joueur qui n'en avait que pour sa popularité, son joli minois et son argent, qu’il cherchait qu’une seule chose : l’éviter à tout prix ? Qu'il préférait aller s'amuser avec d'autres filles parce qu'il ne concevait pas de s'arrêter à là ? Non, elle ne vous croirait sans doute pas : Jung Wan lui fait miroiter tellement de belles choses.... La vie ne la gâtait définitivement pas…