“Don’t expect anything ordinary from me. I’m weird, and I like myself as I am.”

Seul dans l’obscurité, il ne demandait pas grand-chose. Juste un peu de calme. Son désir étant de se retrouver seul, le jeune homme était étalé de tout son long sur le canapé. Comme dans l’une de ces pièces secrètes de ces château-forts, il semblait à l’écart de tous. Tout entendre, sans être perçu. Le brouhaha extérieur se faisait entendre de part la pièce où il gisait. Peu à peu, le bruit s’éloigna, sa vue s’obscurcit et ses forces s’évanouirent lentement, mais surement. Au fur et à mesure, il avait reculé l’échéance de prendre quelques heures pour se reposer ; à trop bien faire, il en oublia encore une fois à prendre du temps pour lui. Quelques heures pour juste se reposer, pour juste s’évader et pour juste se remémorer..

Les fines et longues mèches de cheveux bruns frottant son visage, ses yeux se rouvraient sous l’effet de ces frottements délicats sur sa peau. Il n’était plus un jeune homme d’un quart de siècle. Redevenu bambin, il admira ce visage si serein. Elle s’était endormie dans cette position si peu confortable, uniquement pour ne pas le réveiller. Cependant, sous l’agitation naissante de son enfant, la jeune mère rouvrit les yeux et à peine, les avait-elle ouverts qu’elle lui sourit, lorsqu’ils croisèrent les siens. Comme un automatisme. Du peu de souvenirs qu’il lui restait, il en avait banni leurs instants de désaccords. Seulement, ce sourire, ces yeux pétillants et sa voix si douce qui l’appelait ; Hyun Shik. Il était jeune, trop jeune pour se souvenir d’autre élément. Cela s’opérer également pour son père, qui se joignit à ce tableau. Puis, le tableau familial changea à une scène plus macabre. Du sang, des souvenirs embrumés, le noir complet, la musique résonnant dans ses oreilles et plus rien, le vide vint s’installer.
Recroqueviller dans une petite pièce construites en l’enceinte d’un mur dès plus épais, le jeune bambin avait laissé défiler toute la playlist. Le silence régnait. Depuis combien était-il là ? Pouvait-il sortir ? Ses mains tâtonnaient le sol et les murs à l’aveuglette. Emprisonné dans le noir le plus complet, il sentit le cadre de la petite porte se dessiner sous ses doigts. Cependant, il n’y avaient aucun loquet, aucune poignet pour en sortir. Sous la panique, il frappa tout d’abord puis, il vint à hurler pour sortir de là. A la longue, quelqu’un entendit ses plaintes et le jeune garçon entendit ce fameux loquet se déverrouiller. Maman ? Papa ? L’intensité de la lumière l’aveugla, une silhouette se formait peu à peu puis les traits du visage de son grand père se dessina. Sa main entoura son bras pour le tirer de la pièce. Une résistance se fit sentir par le petit fils. Les mots de sa mère résonnèrent ; Reste là. Je reviendrai te chercher, Shikie. Ne fais pas de bruit … Je t’aime. Et, si elle venait le chercher et qu’elle ne le rentrouvrait pas ? La personne en face de lui avait beau être son grand-père, le jeune garçon était si perdu. Qui plus est, la mine attristée du vieil homme n’arrangeait en rien son anxiété grandissante. Elle reviendra. Ils allaient revenir. Ils reviendront le chercher … Personne ne viendra. Ils étaient morts. Ils ne reviendront jamais le chercher. Tout redevint rouge, il espérait une meilleure fin et pourtant, c’était toujours la même. Sa respiration s’emballa, des gémissements s’échappèrent de ses lèvres.

Ce fut d’une légère secousse qu’il rouvrit les yeux et de nouveau, il eut ces mèches de cheveux caressant son visage, dans l’obscurité encore présente de son bureau. Un parfum fruité le submergea, une grimace déforma ce visage féminin, signifiant un retour à la dure réalité. Les yeux écarquillés du jeune homme l’observaient. « hy…un...shi…k… » Digne d’un zombie émergeant de sa tombe - en moins salissant, le détenteur de ce prénom morcelé finit par se lever d’une traite et sans calculer son coup, il frappa le haut tête de la jeune femme. « Aaaïe ! Mais t’es malade ?! »
(En cous.)